Alambic et toit de paille dans la construction réunionnaise (1848-1850) par Paul Clodel
Le toit de paille dans la construction réunionnaise
Après l’abolition de l’esclavage à la Réunion, le 20 décembre 1848, et bien des années plus tard, la canne connaissait la crise. Ce ne fut pas là, la faute de la main-d’œuvre des engagés indiens et ni celle des chinois, dont ces derniers faisaient prospérer le commerce réunionnais.
Portant l’année 1850, fut le début des grands chantiers pour l’île; on défrichait les plaines pour mieux planter la canne à sucre et son succès devenait de plus en plus grand. Certains blancs parlaient de la révolution sucrière comme d’un véritable «âge d’or». On parlait même de s’investir dans les machines à vapeurs pour que les usines puissent broyer plus vite les cannes, afin d’arriver à un plus grand rendement. C'était là, la période la plus brillante de ce second empire. Du moins, dans sa moitié, qui était consacrée à la production sucrière. Elle augmentait d’année en année et les usines,notamment, s’implantaient dans toute l’île.
Le départ de Joseph Napoléon Sébastien Sarda Garriga ancien gouverneur de la Réunion, faisait qu'en 1849, le gouvernement de Paris avait promis un nouveau gouverneur de La Réunion, qui était promu au rang de commandeur de la légion d’honneur, c’était Louis Isaac Pierre Hilaire Doret. Ce dernier avait la lourde tâche de prendre la suite de son prédécesseur, Sarda Garriga.
Louis Doret débarquait le 15 avril "1850", à Saint-Denis. Sous son administration, l’indemnisation des propriétaires blancs d’esclaves était achevée. Une partie des fonds servait à mettre en place une banque coloniale. Il poussait, de même, à coloniser de plus en plus les hauts de la Plaine des Cafres, ainsi que tous les hauteurs de l'île. Le gouverneur incitait les employeurs à la diversification agricole. Un développement des cultures vivrières, comme le vétiver ou bien le géranium et même des fourragères permettraient d’après lui, de sortir de la culture des cannes.
Un nouveau moyen de construction allait naître la réalisation de l’alambic
Il y avait le choix entre le ylang-ylang, le vétiver ou le géranium. Ce dernier était plus en vogue dans les hauts de l’île par sa résistance aux sols glacés. Le ylang-ylang et le vétiver étaient plus appropriés dans les hauts de la Saint-Joseph ou de la Petite-Île.
Ces plantes avaient pour finalité et grâce à leur huile essentielle à la fabrication des parfums à Paris.
Hormis l’utilisation de cylindre conique en cuivre et laiton pour maintenir les plantes et les ramener à forte température. Il fallait construire un alambic. Cet abri était construit à la manière des paillotes. Il n'y avait aucune paroi fermée afin de pouvoir faire circuler plus vite la fumée. Cette dernière étant provoquée par le fourneau de pierres taillées.