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Les dernières cases créoles de la Réunion
14 juillet 2014

L'histoire de la Villa de la Région le temps d'une exposition Paul Clodel

 

La villa de la Région 

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L'histoire de la Villa de la Région

Cette très belle villa créole située au numéro 49 de la rue de Paris, à Saint-Denis abrite depuis peu des artistes peintres et des sculpteurs de renom nationaux et locaux. De son charme créole, la villa de la Région est aussi appelée "Maison du Général". Elle fut acquise par la Région Réunion, en 1999. Ayant jadis de très nombreux propriétaires, elle est à la fois un patrimoine dionysien classé depuis le 05 juillet 1993 mais elle a aussi sur le plan historique, une très grande richesse. Le temps d'une exposition de Paul Clodel, intitulée « du traitïsme au néo-traitïsme à l'ex-collection Drozin », je fus très agréablement invité par la Région à exposer mes œuvres du 05 au 27 juillet 2014.

La maison vous rappelle aux bons nombre de souvenirs. Elle laisse à pensée à chaque pièce que mes toiles tapissent aux murs, de couleurs rouge carmin, un vécu. Au premier pas franchis était un déclic vers une histoire. Une impression de sentir et ressentir à même l'idée d'une expérience. D'un vécu qui parle de lui même comme un vent froid et sec qui caresse votre peau et qui vous picote les sens. Le temps d'une mise en place de mes tableaux aux murs m'a comblé le vide de ces souvenirs. Cette mémoire qui n'exclue pas la beauté des pièces intérieurs; qui sont si spacieuses et si particulières que seul  ce genre de villa coloniale pourrait contenir

 

A travers cette dernière villa créole, j'ai immédiatement voulu connaître son histoire et je me suis dirigé vers la sortie coté rue de Paris. Par surprise en surprise mon regard se jeta sur des panneaux explicatives et j'ai pu bien approfondir mon histoire. De cette lecture, j’eus les précieux renseignements que je vais vous conter.

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Rue de Paris, rue de mémoires...

 

Lithographie de la rue de paris vers 1930

« La rue des mémoires des grandes maisons d'autrefois, de mémoire des varangues, de mémoire des habitants et de mémoire de ces grandes cours au cœur d'un Saint-Denis, le chef-lieu de la Réunion ».

 Une rue qui jadis reliait le Barachois (près de la mer) aux quartiers des « Piedmonts Brûlé » (coté montagne). Une rue toujours jonchée d'histoire de mémoires dûment raconter sur de nombreux murs. Un mémorial d'histoire qui explique le parcourt de ses grandes villas coloniales aux grandes cours et aux plus célèbres personnages de l'histoire réunionnaise qui ont habité cette rue.

Pensez-vous qu'au siècle de la colonisation cette rue fut l’émergence d'un peuple de maître et dont la hiérarchie absolu ont marqué la catégorie sociale entre maître et domestiques esclaves. Un monde ou la bourgeoisie avait une très forte influence au siècle dernier.Une histoire qui parle d'elle même à travers ces grandes baptistes coloniales.La rue des mémoires des grandes maisons d'autrefois, de mémoires des varangues, de mémoire des habitants et de mémoires de ces grandes cours au cœur d'un Saint-Denis, le chef-lieu de la Réunion.

 

La villa au numéro 49 de la rue de Paris 

IMG_4828Son histoire commence en 1724, à l'époque de la Compagnie des Indes. Cette dernière concède à Madame veuve RIFFE, un terrain sur la Grand Rue (rue de Paris). Puis ce terrain nu semble séduire d'autres propriétaires. Martin Benjamin Bédier-Prairie fut aussi propriétaire de ce grand terrain. Ce dernier me semble avoir un nom qui rappel celui de Charles Bédier, né un 28 janvier 1864 à Pais (France), d'une famille aisée et d'originaire de Sainte-Suzanne, Réunion. Cette agrégé de lettres, ce docteur ès-lettres, académicien, enseignant jadis au Collège de France ( Saint-Denis) avant d'être l'administrateur de la Réunion en 1929, aurait-il été dans l'histoire des terrains de la veuve RIFFE. L'histoire vaut mieux d'être suivie et pour ma part j'ai compris que cette immense propriété à du connaître plus tard des parcelles. En 1833 à avril 1846, une certaine Julienne Charlotte Chastégnier de paradis et qui fut la veuve de Bédier-Prairie, était devenue la propriétaire des lieux. En août 1846, c'est au tour de Lucien Lebeau (ou Ledeau si on juge le panneau devant la maison) qui fut le propriétaire. Ce Lucien Lebeau était un négociant de Saint-Denis et il acquière une portion, celle du n°49. Ce qui prouve que les maisons voisines sont aussi les nue-propriété des Bédier-Prairie. Puisqu'il indique un certain Jules Bédier-Prairie propriétaire de terrain en avril 1846 (est-il la descendance de Bédier-Prairie?).

Quoi qu'il fut de la grande propriété des Bédier-Prairie, la Villa de la Région est une parcelle de terrain.

 

La construction de la villa créole

Lucien Lebeau était à l'origine de la construction de cette villa au style coloniale de l'époque. Pensant qu'elle fut construite quelque mois après l'achat de la portion par Lebeau (avril 1846), on pourrai penser à l'année 1846/47 était celle de sa construction. Ce qu'on connaît c'est sa superficie qui était de 350 M2 et qu'elle était construite « à pans de bois ». Sa façade est orientée à l'ouest sur la rue de Paris (reflet des modifications intervenues dans l'urbanisme dionysien au cours des trente premières années du XIXe Siècle.

La « varangue » sous comble du rez-de-chaussé, s'oppose au premier étage et qui est percé de fenêtre ; c'est contrairement à d'autres villas créoles de cette époque. A savoir que le bâtiment en lui même offre deux particularités : Une base de la toiture en façade qui n'est pas masquée par un bandeau d'attique* et d'une toiture à huit pentes.

Cette néo-esthétique liée à l'essor de l'économie sucrière incarne la prospérité coloniale. Il convenait d'opposer deux catégories de gens d'époque, les maîtres et les esclaves. Aussi une suite de construction nouvelle va permettre à cette époque de loger les domestiques en fond de cour. Les esclaves domestiques sont installés dans des chambres construites le long du mur de clôture au Sud. En face de cette longère, contre le mur de clôture Nord se trouve la cuisine. Enfin, le long du mur de clôture Est, il y avait des magasins et deux aisances : l'un pour le propriétaire et l'autre pour les domestiques. Ces aisances complétaient les dépendances de la villa.

Des « nénènes négrières », les femmes de ménage, les jardiniers ou des charpentiers et homme à tout faire, veillaient au bon fonctionnement de la villa et de l'ensemble avec le jardin. Ils se logeaient tous, dans les dépendances situées au fond de la cour.

 Site de la Rivière d'Abords,de P

 

1848, l'abolition de l'esclavage

A la veille de l'abolition de l'esclavage, la villa se situe dans un quartier à l'orée de la campagne dionysienne. Le jardin de l’État (à quelques centaine de mètre vers le haut de la rue) servait de transition arborée entre la ville de Saint-Denis et sa périphérie. Il est à noter à cette même époque, non loin de là, entre la rue Malartic et la rue du Ruisseau des Noirs, se trouvait le camps des libres de couleur, alors peuple des descendants d'Africains ou d'Indiens venus s’installer depuis la seconde moitié du XVIIIe Siècle.

La maison de Lucien Lebeau (au numéro 49, rue de Paris), se trouve aussi à proximité de la grande Pompe. C'est lune des trois plus importantes fontaines publiques de la cité et qui est alimentait par l'eau du ruisseau des Noirs. Point de ralliement d'esclaves domestiques vivant dans les hauts de la ville. Ce qui prouvait l’existence probablement d'une fontaine à l'intérieur de la cour pareille à celle de sa voisine « Maison Timol ». La place du jardin est un lieu de rencontre, lié à la mémoire de l'esclavage à la Réunion.

 

Les années 1848 à 1920

La grande villa avait connu un bien grand nombre de propriétaires et du moins célèbres aux célèbres personnages historiques de l'île.

  • Avril 1846, Jules Bédier-Prairie,

  • Août 1846, Lucien Lebeau (Ledeau?)

  • 1863, Paul Hilaire Baret (et Lucien Lebeau?)

  • 1888, Gertrude Sers veuve Ménard,

  • 1889, Zélie Chabrier veuve Bassignot,

  • 1893, Jocelyn Chabrier,

  • 1894, Augusta Menon et Mathilde Menon (épouse Le Siner),

  • 1916, John Piat,

  • 1918, Pauline Félicie Lanelle épouse Champièrre de Villeneuve,

 

Les De Villeneuve ont habité cette villa !

De 1870 aux années 1920, la prospérité économique de la première moitié du XIXe Siècle n'est plus qu'un bon souvenir ! Ravagé par le paludisme,d'une part, frappé aussi par une grave crise économique, la ville de Saint-Denis, perdait la moitié de sa population. Ce dernière passait de 40 000 mille à aux environ de 20 000 habitants.

Une infime partie d'entre eux vivait dans les maisons cossues du plateau résidentiel. La grande moitié tentait de survivre aux abords dans des bidonvilles où reignait la plus grande misère. Il y avait là des paillotes du Camps Ozoux, Le Camps Calixte, le Camps Magloire, tous constituaient le cadre de vie d'une majorité Dionysienne.

En 1920 on retrouvait une certaine prospérité, d'une époque loin de la guerre de 1914/18, ce qui marquera une nouvelle étape dans l'histoire de la villa (Région). Cette dernière qui fut rachetée en 1918 par une certaine Pauline Félicie Lanelle (épouse Champière de Villeneuve. Bien qu'elle était d'originaire d'une famille de riche planteur de Saint-Benoît, elle fit l'acquisition de cette villa pour des raisons politiques ou personnels si on juge par le nom De Villeneuve. La demeure allait tant qu'à elle (en 1926) subir bien de modifications.Les modifications qui sont apportées : Fronton, balcon et portail et grille en fer forgés.

  • Une grille en fer forgé posée sur un soubassement en maçonnerie et remplaçant de même l'ancien mur d'enceinte.

  • Un portique central y était ajouté et qui précède la varangue.

  • Les colonnes du rez-de-chaussé supportant au premier étage un balcon, entouré d'un garde corps en planche ajouré de motifs décoratifs en « Art Déco », surmonté d'un fronton orné d'une double frise de lambrequins.

     

Le nom de Villeneuve reste un pan d'histoire peu listé à cette demeure car il y eu la présence et l'installation du corps d'Alexis de Villeneuve dans la pièce d'honneur de cette villa.

Au cours de la seconde guerre mondial 1939/45, les anciennes dépendances d'appartenances aux employés furent détruites et remplacer par des bâtiments en bétons.

 

Les époques modernes de 1959 à 1999

Mairie de Saint-Denis   Place de la Victoire à St-Denis  

En 1959, Jean Claude Barre devient le nouveau propriétaire de la villa. Un nom qui parle est-ce de la famille à Raymond Barre qui avait vécu dans cette rue, à la villa Déramond-Barre ? En 1974 ce fut le tour de Gaston Caillé, est-il l’aïeul de Caillé François ? Puis ce fut l'acquisition de l’État en 1977 pour en faire un Ministère de la Défense. D'où l'origine de son ancien nom « Maison du Général ».

 

Le 05 juillet 1993, la villa (Maison du Général ), y compris les clôtures , le jardin, la cour et les dépendances, a été classé monuments historiques. Par l'occasion la Région Réunion , le 17 février fut l'acquisition de cet édifice. Cette villa entre dans le cadre de la politique régionale en faveur de la conservation et de la valorisation architectural de la Région Réunion. Elle fut restaurée et modifiée en 2004 à 2006,par le CLMH du 05 juillet 1993. Il y a modification des façades du bâtiment ne représentant pas les même revêtements d'origines. Cependant et il n'est à noter que : seule les revêtements sur rue ont fait l'objet d'un décor raffiné, les autres sont recouvertes d'un soufflé de bardeaux . La façade principale possède toutes les caractéristiques esthétiques de la première moitié du XIXe Siècle : profonde varangue au rez-de-chaussé, étages et fenêtres. Reste le décor d'une belle frise en bois découpé typiquement des années 1920.

Modifications apportées à l'intérieur pour faciliter le lieu d'exposition il y eu à la suppression des portes d'entrées des pièces communicantes.                  

 

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  • Les dernières cases créoles de la Réunion Elles sont la représentation architecturale de la maison réunionnaise. Quelle fut de paille au début du siècle, de bois ou de tôles, le béton remplace ses cases et elles vont disparaitre aussi voici son histoire:
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