La maison créole du vieux Valentin, à Saint-Denis, a été rasée: Par Paul Clodel

24 août 2013

Mairie

Les cases créoles de Saint-Denis et leurs histoires

L’Histoire des cases créoles de l’Île de la Réunion et notamment celles de son Chef-lieu, Saint-Denis, fut la plus importante dans l’histoire de l’architecture réunionnaise.

Vers les année 1930, les riches propriétaires étaient de Saint-Denis, la Capital, comme on aimait le dire et cela n’était qu’à sa belle époque. Celle où les riches envahissaient la ville de Saint-Denis dont l'actuelle rue de Paris, Saint-Joseph (en 2013 Jules Aubert), rue Sainte-Marie….

Belle et splendide demeure créole de la rue de Paris en 2013

La maison créole de Valentin Saint-Denis a été rasée: par Paul Clodel Cochard

Une case créole de moins sacrifiée à la spéculation immobilière : La case du vieux Valentin, rue Sainte-Marie Saint-Denis.

Ce qui m'intéresse c’est « la maison du vieux Valentin ». Elle a été construite au cours du 19ème siècle, (dont son ancienne numérotation au 70 de la rue Sainte-Marie) et sur un emplacement : n°103 (parcelle).

« Comme beaucoup de maisons créoles, elle a d’abord été conçue avec des dépendances en arrière cour, dont la cuisine, un lavoir et les toilettes (un trou dans la terre). Puis, la maison principale a été agrandie vers l’arrière : trois pièces ont été ajoutées : cuisine, salle de bain, toilettes ».

Cite ci-dessus dans son blog « 7 lames la mer » Nathalie Valentine Legros.

Mais en 2013 et après un long combat acharné avec la Mairie et les spéculateurs pour tenter de sauver ce qui fut sa maison de jeunesse,Nathalie Valentine Legros échoue et la maison est rasée. Même l’histoire de cette maison, selon Nathalie Legros, la case possédait son mystère, celle de l'existence d’une pièce secrète.

« L’architecte a réalisé le plan de la maison en y introduisant un élément secret : les pièces sont organisées autour d’un espace caché dont on ne perçoit jamais l’existence même si l’on explore tous les recoins de la maison, que ce soit au rez-de-chaussée ou à l’étage. De l’extérieur, les volumes de la maison semblaient conformes aux espaces intérieurs connus.

Pourtant, à l’intérieur, un espace caché — ou « pièce secrète » — permettait, à partir de la salle à manger, de rejoindre l’étage par un système de « portes dérobées » et un petit escalier de pierre qui serpentait sous l’escalier « officiel » en bois. On accédait ainsi à une vaste pièce aveugle, in détectable et située à mi-étage. Grâce à une trappe actionnée dans la cloison, on pouvait alors quitter la pièce secrète et l’on se retrouvait au milieu de l’escalier officiel, à quelques marches du palier de l’étage. (Cite ici dans son blog « 7 lames la mer » de Nathalie Valentine Legros).

Dans les année 1930, cette case avait de la vie sous sa varangue (détail d'une photo d'archive du blog de Nathalie Legros)

Ni cette dernière révélation, ni la justice n’a pu retenir sa destruction. C’est avec une certaine tristesse que j’évolue à dire que petit pas par petit pas nous marchons vers les dernières cases créoles de la Réunion.

Coupure du JIR (Journal de l'Île) du 23 août 2013 " Une case créole sacrifiée à la spéculation immobilière (Pour agrandir un clic sur l'image).

Je dis bravo à cette femme, Nathalie Valentine Legros qui a su démontré un certain acte de combativité pour faire face à la destruction de cette « Maison Valentin ».

Remerciement au Journal de l’Île qui s’est consacré une page (voir article du vendredi 23/08/13 en page 18).

Coupure du JIR du 23/08/2013 (détail)

Ci-dessous des photos de cases créoles qui étaient reconstruites à l’identique et d’autres qui n’ont pu avoir cette chance et dont leur mémoire trône encore voir sur les murs de la Ville de Saint-Denis. Finir avec une note d’ironie en précisant ceci : voir sur un mur à l’actuel emplacement de la Maison Valentin, un panneau avec sa photo et son histoire…

Une photo d'archive sur un mur de la ville, rue de Paris, à Saint-Denis. Une invitation aux regards des nombreux touristes venus pour l'admirer sur un panneau plastifier.

Plus loin mon regard se fixe sur une autre case. Cette dernière est aussi figée sur le panneau de rue qui jouxte l'emplacement de cette villa. Je lève doucement les yeux et je compare la photo et ce qu'il y a actuellement à sa place. Je me dis que c'est bien dommage. Dans la rue de Paris, presque la seule d'ailleurs qui a su conserver autant de belles villas créoles et toutes sont rénovées. Avec l'image et les cases créoles d'içi, j'ai l'impression de remonter le temps. Mais les bus et les automobiles qui passent sans arrêt dans cette portion de ville, me réveille. J'ai du mal à contenir ma satisfaction quand je compare l'image à aujourd'hui. Je me dis que certaine ont résisté parce qu'elles sont la propriété de l'Etat. D'autres n'ont pas eu cette chance et ne sont plus ici que par cette photo d'archive.

Case créole sacrifiée avec le temps (cyclone, usure, mauvaise entretien) ce sont les quelques questions que je me pose ?

La maison Carrère ou l'actuelle Musée Carrère et la maison de Tourisme du Nord

Raphaël Carrère, figure emblématique de l'industrie de la Réunion, au XXè siècle, a fait construire cette très belle case créole en plusieurs étapes:

D'une part la construction de son rez-de-chaussée vers 1830 à 1835 et l'étage vers 1905 à 1908.

Entrée principale de la maison Carrère

Une autre case créole s'acrifiée aux mains d'immeubles (1963) et de bureaux (1990), celle de Payet-Sers Mansion

Construite à la fin du XVIIIè siècle (partie centrale) et modifiée par la suite au XIXè siècle (les pavillons latéraux).

La belle villa de cette photo d'un collectionneur privé démontre avec beaucoup de rigueur la santé de cette maison. Elle avait pris déjà une certaine vieillesse vue sur cette photo d'époque. Pourtant une transformation et beaucoup de moyens fera d'elle un monument public celui de dessous et qui est aujourd'hui le Conseil Général de Saint-Denis.

Conseil Général

La maison dite "Joseph Mansion" (Coll. privée)

Elle a été construite par Joseph Bernard, négociant à Saint-Denis, entre les années 1855 et 1856. Elle fut en revanche entièrement détruite en 1872.

La maison Hugot Mansion (vers 1920) Coll. privée

Elle était construite entre 1862 et 1872 et détruite en 1964.

La case Hugot vers 1933 (Coll. privée)

La maison Blay Mansion (Coll. privée)

Elle fut construite à la fin du XVIIIè siècle (partie arrière), modifiée vers 1860 (Varangue avant) et fut détruite en 1976.

L'actuelle maison est construite vers 1976-1977. Les dépendances tout au long du mur sont construites en 2009-2010.

La maison Repiquet (Coll.privée)

Elle fut construite par Benjamin Bédier, entre 1839 et 1844. Une modification de la galerie en fonte vers 1860. Puis une rénovation et une modification (suppression de la toiture) en 1962.

Maison Villèle Mansion (Coll.privée)

Elle fut construite vers 1840-1850 et fut détruite en 1954.

Le bâtiment qui la remplace (en 2013) est terminé en 1956.

La villa du Département, construite entre 1793 et 1804, restaurée durant les années 1960 et totalement modifiée dans les années 1990.

D'hier à aujourd'hui

L'arrière de la Maison Déramond

Les cases créoles d'hier éprouvent aux artistes et aux architectectes une vision de dessiner leur toile et leur planche en s'inspirant des modèles d'époques.

Peinture de Paul Clodel Cochard :"La case bleue"

Rue de l'Eglise (Carte postale, coll. privée) a inspirée la toile de Paul Clodel Cochard qui s'intitule " Le vieux Saint-Denis" (Ci-dessous)

Le vieux Saint-Denis, 12 P, 2013, toile d'impression populaire de Paul Clodel

Case créole (Hugot ?)

Villa dionysienne 2010, 10 P, Paul Clodel Cochard

Saint-Denis en 2013: Photos Paul Clodel Cochard

Ville de Saint-Denis (centre) ^ V

La mairie en 2013

En attente d'autre photos sur Saint-Denis je vous remercie de votre visite et je vous invite à faire un clic sur le lien ci-dessous afin de découvrir mon autre blog: "Le traitïsme", merci pour vos impressions !

Paul Clodel

http://asspaulclodel.canalblog.com

A la pensée d'autrui, Georges Seurat (1859-1891) par Paul Clodel (néo-traitïste)

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